Les questions sociales et écologiques sont au cœur de l’engagement artistique de François de Saint Georges. A travers différents médiums – films, créations radiophoniques ou performances théâtrales – il travaille à l’intersection entre journalisme et art, recherche intime et compréhension des grands enjeux systémiques mondiaux. Depuis 2019, il se consacre en majorité à des travaux liés aux contaminations chimiques. Il a mené, ces dernières années, une série de créations radiophoniques – Comme On Nous Traite -, et un film – ZUT, Zones Urgentes à Transformer -, au sujet de l’usage des pesticides en Belgique. Il collabore aussi régulièrement avec l’artiste visuelle Moni Wespi, en tant que chef opérateur. Le projet Histoires chimiques/Corps chimiquese est la prolongation des rercherches qu’il a mené jusqu’à présent.

Comment parler artistiquement de la contamination du monde par les produits chimiques ? Comment faire émerger cette atteinte invisible qui cause de subtiles altérations au-dedans comme au dehors de nous ? Après avoir tenté de décrire de manière documentaire ce bain de chimie industrielle dans lequel nous nageons tous désormais, le documentariste et homme de théâtre François de Saint Georges, veut inventer une pratique plastique, vidéographique, sonore et théâtrale à même de répondre par l’imaginaire à cette violence de la colonisation du corps par la chimie. Comment rendre visible l’invisible ? Qu’est-ce qui se raconte dans notre corps dont nous n’avons pas encore conscience et qui peu à peu émerge ? Ce projet de recherche en deux étapes – mise en forme d’histoires de contaminations chimiques ; étude d’une corporalité théâtrale des contaminations, notamment via les pratiques du butô - doit permettre d'installer les bases de cette nouvelle pratique et d'élaborer un nouveau langage formel.