Le projet explore des récits pluriels de la maladie comme outils d’émancipations narratifs et artistiques. Il vise à rééclairer la notion de santé via une approche féministe et collaborative. À travers ma propre expérience de la maladie en dialogue avec celle d’autres artistes malades et à partir d'œuvres plastiques, théoriques et littéraires, cette recherche propose de réécrire une histoire de la maladie par la narration subjective, par des récits autopathographiques et des pratiques visuelles. Il est urgent d’ajouter de nouveaux récits à ceux racontés par la société capacitiste et productiviste : une histoire normative et oppressive des corps.
Cette recherche entend réunir le champ de l’art et de l’histoire médicale. Elle s’appuie sur un réseau d’artistes contemporain.es, commissaires ou écrivain.es mais aussi de figures féminines historiques travaillant sur la notion de santé. Tout en explorant la maladie en tant que récits biopolitiques dans des productions artistiques, la recherche cartographiera une contre-histoire de la médecine au sein des mouvements de protestation pour les soins de santé et des collectifs qui abordent le sujet comme un manifeste artistique. Elle s’intéressera aussi à l’Université des Patients qui transforme l’expérience des malades en expertise.
Affirmant que les récits personnels sont des lieux de résistance face à la science médicale, stérile et universalisante, la recherche entend soumettre la part manquante en inversant de manière critique l’histoire dominante par un processus collaboratif d’écriture. Des narrations plurielles aux langages médiumniques multiples s’opposent au langage hermétique et totalisant de l’analyse biomédicale.
La recherche s’articulera autour de différentes phases : une phase de collecte de références et d’écriture avec les collaborateur.rices, une phase de documentation sur le terrain au sein des différentes institutions ou collectivités, une phase de transmission et une phase de publication.