Cette recherche concerne l’exploration de moyens techniques, esthétiques et conceptuels destinés à créer des dispositifs multidisciplinaires qui placent la perception du.de la visiteur.euse au cœur d’une proposition artistique. Lorsque la perception d'une œuvre varie en fonction du point de vue ou du déplacement de la personne qui l’observe, ou quand cette personne est confrontée à un phénomène troublant qu’elle ne parvient pas à décrire ou à interpréter, sa propre perception devient le centre de son attention. L'œuvre ne se présente plus comme un objet fini auquel le.la spectateur.rice assiste de l’extérieur, mais plutôt comme un système ouvert dont iel fait partie intégrante. Cette approche forme la clé de voûte de mon projet. Celui-ci se déploiera à travers la recherche de relations d’interdépendance entre éléments sonores, visuels et spatiaux ainsi que l’exploration du paradoxe et du trouble perceptuels. Bien que mon travail prenne racine dans le son, il s’ouvre aujourd’hui sur de nouveaux enjeux esthétiques et sur de nouvelles pratiques. L’exploration concrète de ces disciplines est envisagée dans quatre domaines: la psychoacoustique et les stratégies de composition, les techniques de diffusion du son dans l’espace, les matériaux et les éléments plastiques, et enfin la couleur et la lumière. Je souhaite par ailleurs élargir mon approche de l’installation et découvrir des façons de la penser dans le contexte de systèmes sociaux plus larges (ville, communautés, espaces virtuels). Cette recherche ambitionne d'insuffler dans notre culture l'idée que la perception, qui est une forme d’attention et de connaissance, est aussi une activité sélective et de distorsion - une forme d’ignorance. Je pense qu’il y a un enjeu social et culturel à révéler tant le contenu de notre perception que les structures dynamiques, moins apparentes, qui la gouvernent.

Cédric Dambrain (a.k.a Porz An Park, Bambi OFS) est un artiste multidisciplinaire vivant et
travaillant à Bruxelles. Son approche du son et de l’espace repose notamment sur
l’exploration des seuils de perception et l’impact physiologique du phénomène sonore.
Sa carrière commence dans le domaine de la musique écrite par la création d’un langage
confrontant les instruments traditionnels à l’électronique en temps réel. Ses pièces ont été
interprétées notamment par l’ensemble Ictus, avec lequel il collabore régulièrement depuis
2004, et ont été présentées dans des festivals de musique contemporaine tels que Wien
Modern, Musica Strasbourg, Ars Musica et Maerzmusik.

En 2011, souhaitant confronter son langage à différentes formes d’expression et de
collaboration, Cédric Dambrain initie un projet de métal expérimental avec le quatuor de
guitares électriques Zwerm et le batteur Jeroen Stevens, avant de se consacrer entièrement à
la musique électronique dès 2012.

Son premier album, Subjective Slave, sort en 2013, puis l’album vinyle Abandon Tracks en
2014 sur le label Sound By Visual, fruit de sa collaboration avec le peintre Stephan Balleux.
Cette période est marquée par un intérêt pour les installations et une approche
phénoménologique de la relation entre son, espace, et perception.

Fin 2014, il est reçu à la prestigieuse Akademie Schloss Solitude pour une résidence de trois
mois durant laquelle il réalise l’installation sonore Ee Duct Con, présentée au TheaterHaus
de Stuttgart en 2015. La Ville de Bruxelles lui passe commande en 2017 pour présenter une
nouvelle installation live à l’Hôtel de Ville.

Dambrain a également conçu le Falcon, une interface de performance avec retour
vibrotactile. Il utilise cet instrument dès 2015 et développe une approche authentiquement
physique de la musique électronique. Il donne des performances à Bruxelles,
Genève, Berlin, Stuttgart, Lausanne, Zürich, et Amsterdam.

Dambrain a écrit de nombreuses partitions pour la danse et le théâtre musical. Il a co-signé
des bandes-son avec Terre Thaemlitz et Antoine Chessex, entre autres.

Il développe depuis 2019 le projet solo Bambi OFS - dance act basé sur des polyrythmies
complexes. Il sort deux EPs salués par la critique, Yakka et Kwon-9, en 2020 et 2021.
Porz An Park est l’alias sous lequel il crée des installations basées sur les notions
d’expérience hors-langage, d’inclusion et de paradoxe. Sa production est actuellement
centrée sur la réflection et la diffraction de sources sonores synthétiques.